Ceci est une version archivée de TechnDeterm à 2011-02-23 10:14:50.
L'observation de terrain
"La plupart des bryophytes peuvent être collectées quasiment toute l'année, à la différence des plantes vasculaires. Le printemps reste cependant la période la plus favorable pour observer la majorité des espèces dans les meilleures conditions, et notamment avec les sporophytes. Les capsules des mousses sont généralement persistantes et peuvent être observées tout au long de l'année, mais en revanche, celles des hépatiques sont beaucoup plus fugaces et disparaissent assez vite une fois les spores libérées. En France, dans la plupart des régions, le meilleur moment pour observer dans de bonnes conditions un grand nombre d'espèces, est le lendemain d'un jour de pluie, lorsque les espèces sont hydratées mais pas détrempées. Dans les régions méditerranéennes, bon nombre d'espèces ne sont d'ailleurs observables que sous ces conditions et au début de l'année, la saison sèche les voyant totalement disparaître."
"Sur le terrain, le bryologue se munira d'un couteau, d'enveloppes usagées, d'un carnet et d'une sacoche pour stocker les spécimens collectés. L'utilisation d'une loupe à main (x 10 et x 20), attachée autour du cou, est indispensable."
"Les espèces fortement adhérentes au support seront de préférence récoltées avec le support en question, qu'il s'agisse de bois ou de terre, l'opération peut être facilement réalisée en découpant des tranches minces de substrat. Toutes les informations utiles seront consignées, directement sur l'enveloppe ou mieux, sur un carnet de terrain, et les enveloppes numérotées. Il convient de noter le nom supposé de l'espèce en question, la date, le nom du collecteur, la localité aussi précise que possible, l'écologie (avec une précision variant suivant le but recherché) et tous les détails qui peuvent sembler utiles à une détermination ultérieure. Certains organes indispensables, ou très utiles pour la détermination, peuvent être recherchés ; c'est le cas des sporophytes, des gamétanges, des propagules... Les mélanges d'espèces sont parfois inévitables et sont quelquefois recherchés dans le cadre d'études bryosociologiques par exemple, durant lesquelles on peut gagner à prélever de véritables plaques de substrat constituant des échantillons représentatifs d'association d'individus."
"On veillera toujours à ne pas récolter des espèces qui présentent un statut réglementaire de protection ou qui sont rares ou menacées (La bryologie dans les politiques publiques). Ces dernières sont à forte valeur patrimoniale et ne présentent le plus souvent pas de grandes difficultés d'identification ; elles ne devront en aucun cas être prélevées. Les institutions spécialisées disposant d'herbiers de références ouverts aux bryologues recèlent trop souvent des quantités insoupçonnables des espèces rarissimes, que l'amateur n'a aucun intérêt à prélever pour son herbier personnel. L'histoire de la bryologie regorge d'exemples répétés de pillages peu glorieux des localités des espèces les plus rares."
"Avant d'empaqueter un spécimen sur le terrain on veillera à égoutter sérieusement, sans endommager néanmoins, les spécimens aquatiques ou très hygrophiles, tels que les sphaignes. L'idéal est d'en faire une sorte de galette plate à peu près sèche, par pression entre les deux mains, avant de la mettre sous enveloppe."
"Au retour d'une journée de terrain on pensera à mettre à sécher immédiatement les spécimens qui ne sont pas destinés à être identifiés le lendemain, sauf peut-être pour certaines hépatiques, qui peuvent être conservées plusieurs semaines au réfrigérateur, afin de pouvoir observer du matériel frais (avec oléocorps)." (V. Hugonnot, 2006. Bulletin mycologique et botanique Dauphiné-Savoie, 182 : 77-80)
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