Schistostega pennata (Hedw.) F.Weber & D.Mohr
Trois articles ont été publiés àpartir des résultats de l’enquête:
- Charissou, I. 2015. La mousse lumineuse Schistostega pennata (Hedw.) F. Weber & D. Mohr en France et en Europe. Bulletin de la Société Botanique du Centre-Ouest, 45 : 15-26.
- Charissou, I. 2014. Une mousse source de légende : Schistostega pennata. La Garance voyageuse, 108 : 30-33.
- Christians, J. F. 2015. Redécouverte de Schistostega pennata (Hedwig) F.Weber & D.Mohr (Schistostegaceae, Bryophyta) dans le massif du Pilat (Loire, France). Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, 84 (7-8) : 215-225.
L'enquête se poursuit et la carte sera enrichie au fur et àmesure de l'arrivée de nouvelles observations.
Connaissez-vous cette minuscule plantule dont les premiers stades de développement (les protonéma) sont luminescents ? On lui a donné le nom imprononçable de Schistostega pennata.
Prise tout d'abord pour une algue (au 18ème siècle), elle sera identifiée comme mousse au début du 19ème siècle. Ces mousses considérées comme étant des produits de valeurs ont longtemps été sécurisées dans des coffres forts ignifugés, pour les mettre àl'abri du vol et du feu.
C'est une espèce cavernicole, qui se développe sur l'humus, seulement làoù la lumière ne peut pénétrer par exemple sous des chaos de granit, dans des terriers de lapins ou de blaireaux, dans les anfractuosités de murets, dans les grottes, au bord des chemins creux làoù la terre s'est érodée, formant des cachettes sombres de plusieurs dizaines de centimètres de profondeur.
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H. Tinguy (Haut Rhin, 2010) £Â£
Elle ne se détecte que grâce àla luminescence des cellules de son protonéma : il est constitué de cellules sphériques "collées" les unes aux autres, et qui contiennent des chloroplastes réfléchissant la lumière incidente.Â
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H. Tinguy (Bas Rhin, 2007) £Â£ La mousse elle-même se développe àpartir du protonéma, constituant un ensemble lâche de tiges stériles et fertiles, l'ensemble ne dépassant pas 1 centimètre de haut. L'aspect des tiges est aussi très particulier : les feuilles sont confluentes et disposées dans un même plan, de part et d'autre de la tige.
© M. Lüth 2010. Â
Elle est tout àfait calcifuge et donc présente sur tous les massifs anciens : Massif central, Massif armoricain, Morvan, Vosges, Ardennes, une partie des Pyrénées et des Alpes.Très discrète, elle est certainement présente un peu partout en Limousin et sur les autres Massifs granitiques (données anciennes dans les Monts d'Ambazac, en Creuse, sur le Plateau de Millevaches, et plus récentes dans les gorges de la Vézère)
Observations postérieures à1980 : départements en vert ; Observations antérieures à1980 : départements en gris
Contributeurs :
AMBLARD Pascal, BARDET Olivier, BEHAGUE Pablo, BONTE François, BOUDIER Pierre, BOURGET Claude, BOUVIER Marie-Laure, CHABROL Laurent, CHARISSOU Isabelle, CHRISTIANS Jean-François, CITOLEUX Jacques, DE BEER Dirk, DUBOC Pascal, DUREPAIRE Philippe, DURFORT José, ETCHEPARE Jean François , FOURJOUX Gérard, GARNIER Yves, GEHIN Thierry, GIBERT Rochel, GUILLEMOT Alexandre, HEURET Julien, HOLVECK Pascal, HUGONNOT Vincent, LAGRANDIE Julien, LE VELLY Annaëlle, LEFORT T., LUCAIN Véronique, MAHEVAS Thierry, MICHAU D., MICHELIN Sylvie et Alain, MONAT Jean Yves, NAWROT Olivier, PIERRET Pascal, PLAT Pierre, PRELLI Rémi, PROTAT Marie-Françoise, RAGUE JC, SOTIAUX André, SOUQUET-BASIEGE Jules, SULMONT Emeric, THIERY François, TINGUY Hugues, UNTEREINER Alain
Herbier du Museum National d'Histoire Naturelle de Paris (PC), Herbiers universitaires de Clermont Ferrand (CLF), Herbier du Royal Botanic Garden of Edinburgh (E), Herbier du Natural History Museum of London (BM).
Pour la rechercher, munissez-vous d'une lampe de poche et inspectez les recoins des murs, des éboulis, des moindres terriers…
Très rarement observée, sa recherche systématique permettra de préciser sa répartition et son statut en France.
Et si vous ne trouvez pas cette plantule magique, vous aurez peut-être la chance d'apercevoir une Coronelle lisse (n'ayez crainte, elle ne se nourrit que de Lézards des murailles !), ou encore une petite chauves-souris blotti dans un interstice…
Si vous pensez avoir trouvé l'objet de cet article, faites une photo, ou un petit prélèvement et notez précisément la localisation, la nature du site….
Il n'y a pas d'erreur possible sur l'identification, une fois qu'on a repéré la luminescence !
Merci de me faire part de vos découvertes !
Isabelle CHARISSOU – Biard – 19130 VOUTEZAC
isa.charissou@orange.fr
Voir de très belles photos sur le forum du naturaliste : http://www.lenaturaliste.net/forum/viewtopic.php?f=92&t=11806
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