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Les bryophytes et la biosurveillance




Les bryophytes présentent des caractéristiques qui en font d’excellents indicateurs de la qualité du milieu naturel. Dépourvues de système vasculaire développé et de racines, elles sont directement exposées aux variations du milieu et donc très sensibles à toutes modifications de leur habitat. Les bryophytes répondent rapidement à tout changement ou perturbation environnementaux de diverses façons dont les plus étudiées et utilisées, dans le cadre d’études de bioindication, sont les processus de bio-accumulation et le suivi des changements de composition des communautés (disparition et ou apparition d’espèces ou groupes d’espèces). Ce sont également de bons indicateurs de l’état de conservation de nombreux habitats naturels, notamment d’habitats d’intérêt communautaire.

Ainsi, des indices biologiques ou biotiques, permettant de déterminer la qualité du milieu et de son degré de contamination, ont été définis à partir de critères de présence/absence et d’abondances d’espèces bioindicatrices. Les agences de l’Eau utilisent un indice biologique macrophyte rivière (IBRM, norme AFNOR T90-395, 2003), incluant 49 bryophytes sur 245 taxons, pour définir le niveau trophique des cours d’eau. De même, en Allemagne, a été défini un indice de biodiversité des mousses épiphytes en relation avec la qualité de l’air (norme VDI 3957 blatt 12, 2006). De plus, diverses études récentes mettent en relations les changements climatiques et les changements d’aires de distribution (extension ou régression) de la bryoflore.

En France, divers réseaux de surveillance fondés sur le dosage des métaux dans les mousses existent. Dans le cadre du réseau de surveillance de la qualité des cours d’eau, les agences de l’Eau analysent en routine des micropolluants (organiques et minéraux) dans les bryophytes. Le dispositif BRAMM (Biosurveillance des Retombées Atmosphériques Métalliques par les Mousses) est un dispositif de surveillance de la qualité de l’air dont le principal objet est la cartographie de la pollution de fond, à l’échelle nationale (France métropolitaine), des niveaux de concentrations en métaux accumulés dans les mousses. Le programme OPERA (Observatoires PErmanents de la RAdioactivité de l'environnement) de l’IRSN permet d'établir et de suivre l'évolution des niveaux de radioactivité dans l'environnement français, notamment par des dosages dans les mousses.